Entrée sur scène des jumeaux!!!

Le vrombissement du bus se faisait à peine entendre sous les flots déchaînés des éléments. Celui-ci s'arrêta pour déposer devant l'entrée de l'immense grille du pensionnat deux nouveaux étudiants. Ou plutôt un seul. Divisé en deux parties identiques mais étrangement si différentes. On ne pouvait pas les classer comme deux parties totalement opposées. Ce n'était pas comme le ying et le yang. Pourtant on ressentait un lien mystique quasi fusionnel traverser les deux êtres.

*Ploc. Ploc. Ploc. Font les gouttes de pluie*

Ca y était. Ils étaient enfin arrivés à destination après cet interminable trajet en bus. Tout le long, Makoto avait pu observer la pluie s'abattre sur sa vitre et s'écouler avec une certaine élégance le long de la surface transparente. Parfois, le jeune homme pouvait voir son reflet se représenter. Celà lui permettait d'imaginer un instant que ses gouttes froides s'écoulaient lentement le long de ses traits fins. Son reflet. Une troisième partie de lui-même. Car il y avait également son frêre. Sa moitié, sa complémentarité. Le lien qui unissait ces deux ames ne serait jamais brisé. Il en était certain. Même si cette-dîte moitié destetait la pluie, elle. Une des différences qui les opposaient mais qui curieusement les rapprochaient encore plus intensément. Makoto, quant à lui, n'attendait que l'heure où il pourrait enfin sortir de ce caisson.
Dès les premiers pas à l'extérieur du bus, Makoto sentit la tièdeure des gouttes atteindre sa peau. L'éffleurement, l'écoulement, la sensation qu'apportaient ces larmes des astres ennivrait tout son être. Il y trouvait quelque chose de sensuel et il aimait ça. Le premier contact entre la peau et la goutte, puis l'écoulement silencieux et langoureux de celle-ci pour rejoindre la terre-mère. Comme dans les mauvais films hollywoodiens, Makoto aimait ce gros cliché. Il pouvait demeurer ainsi pendnat des heures durant. Fermer les yeux, ne penser à rien, n'écouter que le bruit du martèlement des gouttes comme si l'on se trouvait dans une camisole enfermé dans ce son continu, étouffant tous les autres. ET puis sentir cette fraicheur parcourir son corps. Un frisson parcouru le corps du jeune homme. Lefroid était désormais installé dans tout son être, dans ses veines autant que dans son ame. Mais peu l'importait. C'était cette sensation qu'il aimait ressentir après tout. Puis, une voix ressortit de toute ce silence sacré. Une seule voix pouvait avoir un tel impact pour esperer le faire sortir de sa torpeur. Il courut rejoindre l'émetteur de celle-ci.

*Ploc. Ploc. Ploc. Font les gouttes d'eau.*

La pluie battait... Une fine buée apparaissait sur la vitre sale... Yuki était dans ses pensées... Il n'avait aucune envie de parler.. Son visage était pris de rage et de froideur.. Tout en lui refusait l'arrivée dans ce nouvel endroit.. " Cette nouvelle maison " où ils seraient tous heureux avec plein d'autres jeunes tous gentils et compréhensifs ! Rha... Kyoko avait toujours LA bonne réponse de toute manière, elle avait toujours raison.. Yuki pouvait la détester parfois.. Il s'en voulait en plus, à cause de lui, son frère et lui allaient devoir tout recommencer... C'est pas qu'il aimait vraiment ses amis, mais bon, ça allait.. Le regard vide, il avait la tête tombée vers le sol.. Le bus roulait tranquillement mais surement vers le nouveau lycée des deux Katsuki...

Un rayon de soleil transperça les nuages gris et réchauffa le doux visage de Yuki.. Le jeune homme leva la tête lentement. Il tourna la tête vers son frère.. Sa moitié avait les yeux clos, se reposant assurément.. Yuki ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire dont il avait le secret.. Il se revoyait avec son frère, un jour d'orage avec une pluie aussi frémissante.. Sa mère, Torû, pour lui sa véritable mère, leur lisant une histoire de Princesses et de Princes.. Lui, il se souvenait qu'il s'en foutait de l'histoire, c'était plutôt son frère qui le regardait.. Car son frère avait la mine réjouit, surement, était-t-il en train d'imaginer sa princesse...

Une nouvelle vague de rage ébranlât Yuki... Il repensait encore à son frère de cette étrange manière.. Il détourna le visage, de retour vers la fenêtre ruisselante.. Ils allaient bientôt arriver.. Yuki passa ses mains dans ses cheveux, essayant de leur redonner leur allure naturelle.. Le bus s'arrêta.. Il fit signe à son frère de descendre.. Il se sentait toujours responsable de son frère.. Les deux compères arrivèrent dehors.. La pluie n'avait pas cesser... La fine pluie coulait sur son visage.. Yuki ne se donnait même pas la peine d'essuyer les gouttes.. Son frère à coté, semblait apprécier l'eau coulante et rafraichissante.. Yuki l'observait, il frétillait comme un poisson hors de l'eau.. Il fallait qu'ils bougent.. Sinon Makoto allait attraper froid..

- Tu viens Makoto ? On va être en retard...

Yuki avait son petit sourire qui illuminait son visage.. Il arborait cette mine radieuse uniquement quand il était avec son frère.. Il commença à marcher en direction du hall faisant signe à son frère jumeaux d'avancer..

Sorti de sa torpeur, Makoto courut. Non sans ressentir quelques regrets, il rejoignit son frère qui l'attendait bien sagement sous le porche de l'entrée principale. Parfois le lien qui unissait les deux êtres étonnait Makoto. Il semblait si fort, si indestructible. Rien ne pouvait atténuer son équilibre ou même tenter de le détruire. A cette simple idée, le jeune homme frémit. Vivre sans ce lien, sans son double. Ne serait pas vraiment vivre. Il savait pertinemment que, pour Yuki, cette sensation était décuplée. Celà rassurait l'autre semblable mais en même temps l'effrayait. Ils ne pourraient pas rester ainsi indéfiniment, Makoto le savait et redoutait cet instant. Un jour.. Oui. Un jour ils devront se forcer à se séparer pour aller construire leur vie. Même s'ils se promettaient, un jour prochain le lien faiblira irrémédiablement. Le plus tard possible de préférence.. Il ne se sentait pas encore psychologiquement près pour cette déchirure. Mais bon.. Il lui restait encore minimum trois ans. Trois années de lycée... Autant simplement dire trois années de débauche totale qu'il compte passer avec son cher frère s'il arrivait à décoincer quelque peu celui-ci.

- Tu viens Makoto ? On va être en retard...
Cette dernière phrase acheva la rêverie de l'interpellé. Makoto revint dans le monde de la réalité pour apercevoir la silhouette informe de son frère l'appelant. Les gouttes de pluies obscurcissant sa vue des alentours. Mais le jeune homme ne put douter aucune seconde que cette voix et cette forme ne pouvaient appartenir qu'à son jumeau. Cette voix.. Qui qu'importe dans quel stade de rêverie s'était engouffré Makoto le ramenait illico à la réalité. Comme par magie.. Ce mystère intriguait beaucoup le rêveur car à part cette voix personne ne pouvait ne serait-ce qu'espérer le faire sortir de ses pensées aussi floues ou subtiles pouvaient-elles être.
Yuki esquissa un sourire. Ce geste même minime eut pour effet d'effacer les doutes que son frère portait sur leur avenir incertain et beaucoup trop proche. Makoto devait cesser de se torturer l'esprit avec de telles sombres pensées. Il en aurait bien l'occasion quand ce funeste moment pointera le bout de son vicieux nez. Il fallait qu'il ^profite des instants de bonheur que lui promettait ce merveilleux pensionnat en compagnie de son frère jumeau.

Il atteignit enfin le porche où l'attendait son frère. Puis ils entrèrent dans l'immense bâtisse. Makoto fut ébloui par tant de splendeur. L'architecture du hall d'entrée ressemblait à celle des châteaux que l'on décrit dans les livres. Une salle immense, dallée de pierres polies à la perfection et colorées pour former en son centre le blason de l'académie. Un plafond immensément haut qui formait une coupole juste au-dessus du blason du sol. Un escalier central en marbre amenait à des estrades qui surplombaient le fond de la salle. Makoto ne put s'empêcher de sourire. Toute cette pièce semblait être un cliché pompé dans les moindres détails des livres d'écoles de magies.

Une voix sévère et cassante coupa net l'exploration de Makoto le tirant par le même temps dans sa plaisante comparaison.
-Vous êtes les nouveaux arrivants? Je vous prie de me suivre. Le directeur va vous recevoir et dépêchez-vous je n'ai pas que ça à faire.

Makoto jeta un coup d'œil malicieux à Yuki. Si elle croyait pouvoir leur parler comme ça.. C'était l'heure pour les jumeaux d'entrer en scène. Et ça promettait d'être intéressant!