Un temps de chien se déchaînait au-dehors, aussi ce fut avec un soulagement immense qu’Isaure franchit les grandes portes du pensionnat et posa ses valises sur le sol dans un bruit spongieux.
Crottée jusqu'au yeux, les cheveux dégoulinant d’eau de pluie, elle frissonnait.
Elle devait avoir l'air bien pitoyable, comme ça... mais quand vous aurez fait le même trajet à pieds sous un déluge biblique, on verra quelle tête vous aurez, tout couvert que vous fussiez.
La jeune femme se dirigea donc vers le fond de la salle où brûlait un grand feu, portant avec peine une grosse malle antédiluvienne couverte de tampons de douane, d'autocollants et de taches de boues.
Un gros rat sortit un museau circonspect de sa manche, agita ses moustaches en jetant des regards alentours avant de battre en retraite le long de la redingote noire de sa propriétaire.
-ça y est Monseigneur, on est arrivés à bon port…
La jeune femme posa sa valise à terre, déboutonna son manteau trempé et le posa à cheval sur son bagage. Puis, elle s’approcha au plus de la cheminée.